­Le vignoble

Le château de la Bretaudière se situe non loin du sommet du coteau qui sépare Meigné de la vieille route Saumur-Angers, rendue célèbre par Honoré de Balzac dans Eugénie Grandet. Ce côteau est couvert de vignes entre La Rousselière et la Bretaudière. La Rousselière appartenait autrefois à la Seigneurie de la Bretaudière orientée vers ces terroirs, parmi les plus fins de la région.

C'est au XIIe siècle que furent construites les tours du premier château dont il ne subsiste aujourd'hui que quelques soubassements.

Au tournant du XVIe siècle, la propriété appartient à Messire Philippe Bertauld, magistrat de l'élection de Saumur, qui entreprend la construction d'un châtelet fortifié dont il subsiste aujourd'hui une élégante poterne à large porte charretière, accolée d'un portillon pour les piétons.

La poterne du XVIe siècle

Son fils René, secrétaire du cardinal de Grandmont à Rome est créé comte du Sacré Palais de Sa Sainteté le Pape. Il obtient en 1542 des moines de Saint Florent le droit de bâtir une chapelle à la Berthaudière et d'avoir banc à la place d'honneur dans l'église de Meigné.

La propriété reste dans sa descendance pendant plusieurs siècles. Le 12 janvier 1650, l'arrière-petite-fille de René Berthaud apporte le domaine par son mariage à noble homme Jean Tréton, médecin à Saumur. Leurs enfants naîtront à la Berthaudière et Anne épousera en 1695 Pierre Perrault, conseiller secrétaire du roi Louis XIV à la chambre des Comptes de Nantes.

Pierre Perrault et leur fils Claude, né à Nantes en 1706, marié en 1726 à Marie Claude Lépagneul de la Plante, entreprennent d'importants travaux dont témoigne aujourd'hui encore la charmante façade XVIIIe. La propriété s'étend alors jusqu'à la Rousselière et une douzaine d'hectares sont consacrés à la culture de la vigne.

La façade du XVIIIe siècle

Mais la propriété est confisquée pendant la Révolution Française et passe de mains en mains. Ce sont les éditeurs tourangeaux Mame qui en sont propriétaires au tournant du XIXe siècle.

Les Thomas, famille de notaires à Angers, reprennent la propriété pendant la Restauration. Ils entreprennent la destruction des murs d'enceinte et la construction de la façade principale dans le style Renaissance. C'est au XIXe siècle également que le nom de la propriété change : la Berthaudière devient la Bretaudière.

La correspondance de l'époque indique que Mélanie Waldor, femme de lettre, ancienne muse et maîtresse d'Alexandre Dumas et de Cavour, y fait au moins un séjour en 1842 ou 1843.

Aujourd'hui, la propriété renoue avec son riche passé viticole. Les caves troglodytes autrefois affectées à la production de vin sont en cour de restauration. Un espace mémoriel de la vigne et du vin voit le jour, tandis que les cépages traditionnels sont mis en valeur.